Parue le mercredi 24 août 2005

Yuji Naka au Game Convention 2005 (Leipzig)

La Game Convention, qui s’est déroulée à Leipzig en Allemagne le 17 et 18 août, est un événement du jeu vidéo idéal pour les acteurs de cette industrie souhaitant se rapprocher du marché européen. Yuji Naka s’y était donc rendu pour présenter trois des prochains titres de la Sonic Team (Shadow, Gems et Rush) et parler des projets d’avenir de l’équipe.

Le premier jour de la Convention était strictement réservé aux développeurs de jeu, tandis que le deuxième était ouvert au public. Des chanceux y ont donc rencontré Yuji signant des autographes entre 11 heures et midi. Parmi les invités se trouvaient des journalistes de PuissanceNintendo et JeuxFrance, qui en ont profité pour interviewer Naka. Pas de grandes nouvelles mais quelques explications sur Project Rub 2 (intitulé "D’où viennent les bébés ?") et diverses réflexions.

Merci beaucoup d’accepter de nous recevoir tous ici aujourd’hui et d’avoir voyagé d’aussi loin pour nous rencontrer ! Notre première question concerne Sonic : pourquoi essayer de développer une nouvelle perception du personnage avec ce Sonic Shadow ?

La raison d’être de Shadow est que nous voulions ajouter quelque chose à son gameplay. Dans les jeux d’action traditionnels, il y a de nombreux aspects comme la possibilité de porter une arme ou des objets que nous voulions apporter à l’univers Sonic. Il fallait aussi pour cela trouver la façon la plus appropriée de le faire : on m’a souvent demandé d’offrir cette possibilité à Sonic, et je pense que le personnage de Shadow nous permet de le faire. Je voulais aussi proposer un personnage qui puisse plaire à l’audience du jeu : je pense que Shadow est le personnage le plus approprié pour le type d’action que nous voulons proposer.

Est-ce la seule différence entre Shadow et Sonic ?

La principale différence entre les deux est le fait que Shadow peut en fait se saisir d’une arme ou d’un objet, une chose que Sonic ne pouvait pas faire.

Project Rub est un véritable succès ici en Europe, pour quelles raisons selon vous ?

J’explique cela pour plusieurs raisons : tout d’abord c’est grâce au jeu en lui même, nous avons voulu créer un titre qui utilise toutes les capacités offertes de la Nintendo DS, grâce à cela nous pouvons explorer de nouveaux concepts, c’est ce que nous avons fait avec Project Rub et cela a bien fonctionné. C’est un jeu frais pour tous les joueurs, d’ailleurs le deuxième épisode arrive bientôt et vous pourrez voir de nombreuses nouvelles idées.

De quel genre de nouvelles fonctionnalités parlez-vous ?

Parmi ce que vous pouvez attendre dans le jeu, on trouve d’abord une espèce de relation triangulaire. On a une troisième personne impliquée dans le jeu. Ajoutez à cela un mode multijoueurs qui vous permet de jouer avec d’autres gens. De plus, nous avions le sentiment de ne pas avoir pu mettre assez de choses dans le premier jeu !

De quel genre de jeu multijoueurs parlez-vous pour Project Rub ?

Par multijoueurs, concernant Project Rub, je parle du fait d’utiliser la même DS d’un joueur à l’autre. Vous jouez, et passez au joueur suivant. C’est vraiment amusant, surtout si vous jouez en couple : jouez avec votre petite amie, ou séduisez une jeune fille en jouant ensemble. Je serai ravi si des couples se formaient grâce à ce jeu !

Sega a toujours été très proche de Nintendo , êtes vous intéressé par les capacités de la Revolution ?

Bien sûr que nous sommes intéressés par les capacités de la nouvelle console de Nintendo, cependant pour le moment je ne peux pas en dire davantage, il faudra encore attendre pour en savoir plus !

Sega a travaillé avec Nintendo dans le passé sur des jeux comme F-Zero, est-ce que vous travaillez toujours avec Nintendo sur certaines de leurs licences ?

Il n’y a actuellement rien en préparation, mais s’il y avait pour Nintendo une raison pour laquelle un jeu devrait être développé par Sega, on considérerait le projet avec attention ! Un jeu comme F-Zero est vraiment un jeu que Nintendo aurait pu développer lui-même.
Quand il est question de développer un jeu de type Mario, ou quelque chose comme Project Rub, Nintendo n’interfère pas avec ses propres jeux dans la mesure où cela les aide à accroître la ludothèque de leur machine.

Quelle est la vision du jeu vidéo selon Sega aujourd’hui ?

Le futur du jeu vidéo repose sur un mélange de graphismes, d’audio, et de toucher. On peut espérer qu’un jour une console ne sera pas dépendante d’une TV : le toucher pourrait alors jouer un grand rôle dans cette évolution du gaming.

Il y a quelques temps, Satoru Iwata a indiqué qu’il souhaiterait que Super Smash Bros. soit un des premiers jeux Revolution. On a entendu parler de l’inclusion de Sonic comme personnage jouable dans ce jeu, est-ce vrai et possible ?

J’ignorais que Nintendo préparait un Super Smash Bros. pour Revolution. Dans le passé, quand le précédent Smash Bros a été développé, si le timing avait été meilleur, Sonic aurait pu en faire partie. Mais Nintendo est venu nous voir trop tard et nous n’avons pas eu le temps de répondre à leur demande. Actuellement, il n’y a pas de tel projet.

A l’E3, nous avons pu voir une vidéo de Sonic sur consoles Next Generation, pouvez-vous nous en dire plus ?

Tout d’abord, il faut savoir qu’il s’agit uniquement d’une démo technique qui tournait pour l’occasion et qui n’a rien avoir avec ce que sera Sonic dans le futur. Actuellement, nous réfléchissons beaucoup à ce sujet pour le développement de Sonic sur console nouvelle génération. Vous en saurez bientôt plus.

Que pensez-vous du délai entre deux générations de consoles : vous parliez d’une durée de vie de 10 ans pour chaque machine, est-ce que la Next-gen peut y parvenir ?

C’est une question à laquelle seuls Sony, Microsoft ou Nintendo peuvent répondre. Je préférerais une durée de vie plus longue bien sûr pour apporter encore plus de jeux.

Parmi tous les projets sur lesquels vous avez travaillé, lequel aimeriez-vous proposer à la nouvelle génération ?

Tout dépend de ce que veulent les joueurs. Je suis très impliqué dans mes projets comme Shadow The Hedgehog, Project Rub 2 ou d’autres projets que nous dévoilerons au TGS, alors je n’ai pas vraiment pensé à cela.

Les prochaines consoles permettront-elles encore de développer des jeux identiques pour les trois machines ?

Je ne sais pas encore comment seront les machines de prochaine génération chez chaque fabricant, mais idéalement, je voudrais apporter les mêmes jeux sur chaque machine.

Depuis Sonic Heroes, la série a été développée sur tous les supports, il en sera de même sur consoles nouvelle génération ?

Pour le moment cela n’a pas encore été décidé. Désolé, mais à l’heure qu’il est, je ne peux pas parler de nos projets sur consoles nouvelle génération, vous en saurez plus au Tokyo Game Show.

PSO sur Dreamcast a quelque part révolutionné le RPG Online sur console, de quelle manière PSO Universe sera différent ?

Phantasy Star Online a toujours été différent, à plusieurs niveaux. L’ambiance Phantasy Star est inédite, nous essayons d’apporter le maximum pour les fans et combler leurs attentes en offrant de plus grands environnements et un fond de jeu encore plus riche, il y a encore bien des choses à découvrir sur Phantasy Star Universe.

En tant que créateur, le jeu online représente-t-il l’avenir selon vous ?

Chez Sega, nous nous intéressons beaucoup au jeu en ligne, surtout avec l’arrivée des nouvelles technologies cela devient très intéressant. Le fait de pouvoir développer de nouveaux univers et de nouveaux concepts grâce à ce mode m’intéresse vraiment. Nous ne sommes plus limités et cela constitue une véritable innovation dans le monde du jeu vidéo.

Dans les autres nouvelles, et les récapitulatifs à faire, on peut noter :

Les dates de sorties européennes de :
– Sonic Gems Collection (PS2/GCN) : 30 Septembre
– Sonic Rush (NDS) : 25 Novembre
– Shadow the Hedgehog (PS2/GCN/XBox) : 25 Novembre

L’annonce d’un Puyo Puyo Fever 2, avec un nouveau personnage : Heterochromia Iridium. Pas d’informations supplémentaires, à part cette image (cliquez pour aggrandir) :