Paru le lundi 28 juin 2021
Mario & Sonic aux JO de Londres 2012 - Test
A la fin de son Test sur Mario & Sonic 2010, notre bon Kendo émettait des réserves sur un éventuel troisième épisode de la série, demandant à ce que la série Sonic soit d’avantage mise en avant.
Visiblement, personne chez SEGA ne l’a lu, puisqu’un troisième jeu est arrivé moins de deux ans plus tard et que la série en est désormais à son sixième jeu. C’est pas grave Kendo, on t’aime quand même.
Revoilà donc Mario et Sonic aux JO d’été. Ayant troqué la Chine pour Londres, les deux rivaux se retrouvent pour un troisième épisode sur Wii... Et un tout premier épisode sur 3DS ! La transition sur portable s’est-elle faite sans encombres ? Et y’a-t-il un réel intérêt à acheter le jeu sur Wii si on a déjà le précédent ?
Sports disponibles
Les noms en gras représentent les nouvelles épreuves, ceux en vert représentent les épreuves Rêves.
Sports communs aux deux versions | Sports exclusifs Wii | Sports exclusifs 3DS |
---|---|---|
100m | Lancer du disque | 1500m |
110m haies | Barres asymétriques | 3000m steple |
Relais 4*100m | Rythmique - Ruban (solo) | Marathon |
Saut en longueur | Canoë - Course en ligne 1000m | 20km marche |
Lancer du marteau | Equitation - Saut d’obstacles (individuel) | Triple saut |
Lancer du javelot | Tennis de table (simple) | Saut à la perche |
Trampoline | Cyclisme sur piste - Poursuite par équipes | Lancer du poids |
100m nage libre | Saut en longueur Rêve | 100m dos |
Natation synchronisée (équipe) | Rafting Rêve | 100m brasse |
Badminton (double) | Lancer du disque Rêve | 10km nage marathon |
Beach-volley | Barres asymétriques Rêve | Plongeon haut-vol synchronisé |
Football | Haies Rêves | Water-polo |
Tir olympique - 25m pistolet feu rapide | Equitation Rêve | Natation synchronisée (duo) |
Escrime (épée) | Vitesse Rêve | Tennis de table (double) |
Trampoline Rêve | Tennis (simple) | |
Voyage spatial Rêve | Hockey | |
Escrime Rêve | Basket-ball | |
Handball | ||
Badminton (simple) | ||
Judo | ||
Boxe | ||
Taekwondo | ||
Lutte (libre) | ||
Barre fixe | ||
Poutre | ||
Anneaux | ||
Sol | ||
Rythmique - Ruban (équipe) | ||
Cyclisme de vitesse | ||
Omnium | ||
Keirin | ||
Bicross | ||
Equitation - Saut d’obstacles (équipe) | ||
Aviron - Quatre en pointe | ||
Kayak K1 1000m | ||
Canoë C2 | ||
Voile 470 (biplace) | ||
Double trap | ||
Tir à l’arc (individuel) | ||
Tir à l’arc (équipe) | ||
Haltérophilie | ||
Triathlon | ||
Pentathlon moderne |
Version Wii
La version Wii est dans la continuité des deux jeux précédents : si on devait la résumer en quelques mots, ce serait l’ambiance de Beijing alliée au contenu de Vancouver.
Au niveau des épreuves, on retrouve sans surprise quelques redites des JO de 2008 : les épreuves reines telles que le 100m, le 100m nage libre, le lancer de javelot ou le tennis de table font leur retour, en étant généralement inchangées par rapport à leur version précédente. On retrouve même quelques épreuves fortement inspirées par les JO d’hiver, comme l’épreuve des rubans qui ressemble beaucoup au patinage artistique dans son gameplay.
Ce n’est pas pour autant que le jeu ne propose pas de nouvelles épreuves. Avec 31 épreuves, soit juste une de moins qu’à Vancouver, la variété est présente. Notez d’ailleurs que toutes sont débloquées dés le début, pour la première fois dans la série.
Un des principaux reproches qu’on pouvait faire aux JO de 2008 était l’utilisation de la Wiimote, qui consistait souvent à simplement secouer sa manette le plus vite possible. A Londres, les développeurs ont fait le choix de dégager certaines de ces épreuves trop répétitives, comme le 400m, et nous proposent d’autres manières d’utiliser cette manette si atypique. En cyclisme par exemple, vous devrez tenir la Wiimote et le Nunchuk comme s’il s’agissait d’un guidon de vélo, puis faire pencher votre "guidon" à gauche et à droite pour rester dans le sillage de vos coéquipiers. Notons au passage que toutes les épreuves peuvent se jouer sans Nunchuk, si vous manquez de matériel.
Si beaucoup d’épreuves sont restées telles qu’elles étaient en 2008 (en particulier en athlétisme, en même temps il n’y a pas 150 façons de faire une course de 100m), il serait malhonnête de dire que toutes les épreuves de retour n’ont pas connu des améliorations. Par exemple, si le Tir olympique remplace le Skeet de 2008, on gagne clairement au change ! On doit désormais tirer sur plusieurs cibles fixes au plus près du centre, c’est une épreuve beaucoup moins répétitive que ne pouvait l’être son homologue.
Le Trampoline a également bien changé et laisse la place à plus d’improvisation pour le joueur. Plus besoin de presser des touches précises dans un certain ordre, vous devez secouer la Wiimote pour exécuter la figure de votre choix, et ça marche plutôt bien. L’ancienne version du Trampoline a été en partie réutilisée dans la version Rêve, aucun regret donc.
Quant à l’Escrime Rêve, elle a complètement changé. Au lieu d’un simple duel avec des super frappes, c’est maintenant une bataille à 4 à la Power Stone. C’est super rafraîchissant et c’est probablement la meilleure épreuve du jeu !
C’est d’ailleurs les épreuves Rêves qui volent la vedette, comme souvent dans cette série. Si vous aimez l’ère Adventure, vous serez ravis de constater que toutes les épreuves Rêves du monde de Sonic ont lieu dans des décors de Sonic Adventure, Adventure 2 et Heroes. On aurait aimé un peu plus de variété pour satisfaire tout le monde (Mario de son côté pioche aussi bien dans les Mario Kart, New Super Mario Bros. ou Mario Galaxy), mais il faut bien avouer que ça fait plaisir de revoir Windy Valley ou Grand Metropolis !
Au niveau du gameplay, sans forcément dire que c’est un sans-faute (l’Equitation ou le Rafting Rêve ne se contrôlent pas forcément bien), la variété est au rendez-vous. Certaines épreuves proposent même une vue en 2D, ce qui renforce l’envie de voir un jour un jeu de plate-formes réunissant les deux icones.
Passons aux modes annexes, qui sont au nombre de... UN ! Il s’agit du mode Londres en Folie, une sorte de Mario Party où vous évoluez dans un Londres miniature à la recherche d’objets et de personnages, mais sans dés pour vous ralentir. Chaque PNJ rencontré pourra vous proposer un mini-jeu, qui exploite généralement bien votre Wiimote. Vous devrez par exemple retrouver Espio qui s’est camouflé dans le décor (votre manette émet un son lorsqu’elle est à proximité) ou faire un jeu d’obstacles tout en ramassant des pièces (secouer votre Wiimote vous rétablit plus vite en cas de chute). Au total, il y a 36 mini-jeux à débloquer et, si certains se répètent, ils restent dans l’ensemble agréables et ponctuent bien la partie.
Réussissez ces mini-jeux pour récolter des stickers. Le premier à en avoir obtenu un certain nombre remporte la partie !
Vous aurez également de réelles épreuves de temps à autres, et c’est là que vous pourrez affronter les rivaux, ces personnages spéciaux qui existaient déjà dans Vancouver. Si vous voulez voir Eggman Nega, Jet ou encore Rouge, vous savez donc à quel mode il faut jouer !
Notez d’ailleurs que contrairement à la dernière fois, aucun nouveau personnage jouable n’est à signaler, le choix reste bloqué à 20 (21 avec le Mii, sur Wii uniquement). Seuls deux nouveaux rivaux sont apparus : Kamek (exclusif à la 3DS) et Birdo (exclusive à la Wii).
Il n’y a plus grand chose à dire sur cette version du jeu, les autres modes se limitent à la traditionnelle galerie des médailles et emblèmes, ainsi qu’à la boutique. C’est là que vous pourrez acheter (ou gagner aléatoirement) des musiques et des équipements pour vos Miis.
La musique est d’ailleurs un gros point fort du jeu. Que ce soient les musiques dans les menus ou les remixes de thèmes cultes (je ne peux d’ailleurs que vous recommander l’excellent remix de Bowser’s Road de Mario 64). L’épreuve de natation synchronisée contient d’ailleurs une superbe version de la Danse Hongroise N°5, de Johannes Brahms. Avis aux amateurs de musique classique !
Version 3DS
Si sur Wii le jeu reste sur la trace de ses aînés, sur 3DS le jeu prend une toute autre tournure. Au lieu de sortir un Beijing 2.0, les développeurs ont préféré miser sur un nouveau mode aventure et sur une pléthore d’épreuves. De 24 en 2008, nous sommes passés à 57 en 2012 ! Encore aujourd’hui, c’est le plus grand nombre d’épreuves inclues dans un seul Mario & Sonic.
Comme sur Wii, toutes les épreuves sont disponibles au lancement du jeu.
Alors où est le problème ? Tout d’abord, comme vous avez pu le voir, il n’y a plus d’épreuves Rêve. Tous les mini-jeux ont lieu dans des environnements réels, sans carapaces ou anneaux pour vous distraire.
Si cette décision impacte forcément le produit final en lui enlevant une partie du charme du cross-over, il ne s’agit pas de la plus grande faiblesse du jeu. Non, le réel problème, c’est que ces 57 épreuves manquent presque toutes de profondeur.
Vous me direz, Mario & Sonic est une série de mini-jeux, elle n’a jamais eu l’ambition d’émuler de réelles épreuves olympiques. On n’attend pas la même chose d’une épreuve de foot dans M&S que d’une partie de FIFA, et vous avez raison.
Cela dit, si je vous dit que le Football dans Mario & Sonic 2012 3DS se limite à tirer des corners, est-ce que ça vous semble intéressant à jouer ?
"Oh, mais ce n’est que pour le foot" me direz-vous. Eh bien non, 90% des "épreuves" sont dans le même panier, elles sont épurées à l’extrême et nécessitent généralement une seule action de votre part.
Comment se déroule l’épreuve de Boxe ? Vous donnez un seul coup de poing.
L’Haltérophilie ? Vous soufflez une fois dans le micro.
Le Marathon ? Vous attrapez quatre bouteilles d’eau.
Même le 100m, l’épreuve qui ne dure que 10 secondes dans tous les autres jeux, est amputée de la moitié de sa durée (il y a un fondu au noir au milieu de la course) !
Outre le fait que ce soit extrêmement frustrant d’être amputé d’une grande partie de chaque épreuve, avoir des mini-jeux aussi rapides ne permet pas toujours de bien comprendre comment jouer. Sur les mini-jeux d’affrontement comme la lutte ou le judo, l’ordi a souvent tendance à vous rouer de coups avant même que vous n’ayez compris à quoi servait chaque touche. Et puisque le vainqueur est le premier à marquer 3 misérables points, la partie est vite pliée.
Une poignée d’épreuves se démarquent tout de même par leur gameplay plus poussé que la moyenne. C’est le cas du Bicross qui propose un petit jeu de course appréciable à la Excitebike mêlant contrôles classiques et reconnaissance de mouvement, de la Barre fixe qui exploite correctement l’écran tactile ou encore du Pentathlon où on enchaîne en boucle 5 disciplines à un rythme effréné, ce qui n’est pas sans rappeler la série des Wario Ware. Je sauverais aussi l’épreuve de Trampoline qui, si elle est infiniment moins intéressante qu’avant, exploite vraiment bien la 3D de la console.
Et la Natation synchronisée en duo propose le Dies Irae de Verdi comme musique, comment puis-je y résister ?
Le jeu exploite énormément les capacités de la 3DS. Et si la majorité des commandes sont fonctionnelles, il faut tout de même souligner que les épreuves se jouant avec la détection de mouvement (Lancer de marteau, Natation synchronisée en équipe...) sont souvent extrêmement dures, la faute à une reconnaissance en décalé par rapport à vos mouvements, ou à des gestes trop exigeants à effectuer. Idem pour l’épreuve d’Haltérophilie où il faut souffler à un moment précis dans le micro... Sauf que la 3DS met bien une seconde à reconnaître votre action !
Signalons au passage que vous ne pouvez pas jouer à n’importe quelle épreuve avec tous les personnages. Les athlètes sont en effet répartis en 5 catégories (les héros, les filles, les brutes, les méchants et les seconds couteaux) et chaque épreuve ne peut être jouée que par une catégorie de personnage. Adieu les matchs Sonic vs Wario à l’Escrime ou l’alliance entre Shadow et Luigi au Beach-volley. Cela signifie aussi que dans les épreuves à quatre coéquipiers, le groupe sera toujours composé des quatre mêmes personnes.
C’est une restriction assez incompréhensible, surtout que le Mode Aventure permet parfois d’affronter des personnages dans des sports qu’ils ne peuvent pas faire en temps normal (comme Sonic au Taekwondo ou Eggman au Cyclisme de vitesse), ce qui prouve que d’un point de vue technique rien n’empêchait la 3DS de faire ce que tous les autres jeux de la série faisaient jusque-là.
Parlons du Mode Aventure justement ! De retour de la version DS de Vancouver, on nous propose donc à nouveau un scénario original justifiant la présence des 20 personnages dans des lieux mythiques de Londres comme le British Museum, Big Ben ou encore... Stonehenge. Ah.
S’il est basique et souvent sans génie, certains personnages sont étonnamment bien écrits, comme Wario et Waluigi qui excellent dans leurs rôles de bouffons cupides, ou Bowser où l’on voit la relation qu’il entretient avec ses sbires.
En dehors de ces petits moments, cette aventure est encore une fois inférieure à celle proposée deux ans plus tôt. Exit les 6 villes à visiter librement, il n’y a ici que des cinématiques qui s’enchaînent d’un chapitre à l’autre. De même, il n’y a plus de missions à effectuer pour progresser dans l’aventure (atteindre tel score, gagner avec un handicap...), vous devrez simplement arriver en première place à chaque épreuve. Le mode est donc assez ennuyant à suivre, en plus d’être répétitif, c’est bien triste.
Dernier mode à présenter, le mode Medley. Inspiré par les Circuits de Mario & Sonic 2008, ce mode vous propose d’enchaîner un certain nombre d’épreuves et de vous classer au mieux au classement général.
Il y a au total 46 medleys à effectuer, et vous pouvez même créer vos propres championnats ! Sur le papier ça rajoute une bonne durée de vie au titre, dans les faits on n’a pas vraiment envie de se coltiner 46 circuits composés des mêmes épreuves sans profondeur. Il n’y avait qu’une quinzaine de circuits en 2008, mais les faire n’était jamais une contrainte, d’autant qu’on débloquait des épreuves au fil de notre progression. Là, à part quelques emblèmes, il n’y a rien pour nous motiver.
On constate également la suppression de tous les modes annexes des précédents jeux. Certes, le mode aventure est là, mais il n’y a plus aucun mini-jeu dedans ou en-dehors. Il n’y a plus de mode de jeu capitalisant sur le côté party-game, comme Londres en folie, il n’y a plus de petites anecdotes sur les JO à découvrir...
La seule distraction que nous propose cette version, c’est une machine à boules. Si vous avez un ticket (gagné en faisant de bons scores aux épreuves), vous pouvez tourner la molette et tadaaa, vous gagnez une description qui n’a souvent aucun rapport avec le thème des olympiades. Saviez-vous que le lion était le deuxième signe de feu du Zodiaque ? Moi non plus, mais je ne suis pas sûr que cette information apporte beaucoup d’intérêt à ce mode.
D’ailleurs, s’il y a 200 emblèmes à collectionner, 160 ne peuvent être obtenus que via cette machine, qui est donc une mécanique de hasard pur. Bonne chance aux complétionistes, il va vous falloir beaucoup de patience si vous voulez une sauvegarde à 100% du jeu.
Verdict
La version Wii arrive sans mal à éclipser la version de 2008. Plus belle, plus généreuse en contenu, en général plus précise dans son gameplay et moins répétitive, on a vraiment du mal à la prendre en défaut. A la limite, on peut dire que la formule commence à lasser, mais je recommanderais tout de même aux déçus de Beijing de toucher à certaines épreuves londoniennes (en particulier les épreuves Rêves) avant de mettre la série définitivement au placard.
Le mode Londres en Folie est d’ailleurs un réel plus et apporte une variété bienvenue dans les différents défis proposés aux joueurs. C’est même probablement le mode annexe le mieux pensé de toute la série.
La seule absence dommageable est la galerie d’anecdotes sur les Jeux Olympiques. Ce n’était certes pas un grand mode de jeu, mais ça avait son charme et il trouvait bien sa place dans ce cross-over olympique.
Quant à la version 3DS, encore aujourd’hui elle divise les joueurs. Certains apprécient son côté "vitrine technique" (tant graphiquement qu’au niveau du gameplay), son scénario bien écrit et les nombreux jeux qu’elle propose, vous aurez clairement compris que je ne suis pas dans ce camp.
Entre ses épreuves sans saveur, son mode Aventure beaucoup moins ambitieux qu’à Vancouver et l’absence de modes supplémentaires, ce jeu n’a selon moi pas le charme des autres Mario & Sonic (portables ou de salon) et ressemble plus à un gloubi-boulga de démos techniques assemblées rapidement pour gratter un peu d’argent au possesseurs de 3DS, à une époque où aucun Mario Party n’était disponible. Ca ne sert à rien d’avoir une cinquantaine d’épreuves si les trois quarts d’entre elles durent moins de 30 secondes !
Je le considère comme le pire jeu de la série, tout simplement. Et pourtant, comme on va le voir prochainement, c’est loin d’être le seul épisode raté.
Bref, si Mario & Sonic 2012 sur Wii trouve sa place parmi les meilleurs épisodes de la série sur consoles de salon aux côtés de Vancouver 2010, la version 3DS se retrouve malheureusement en bout de classement. C’est un grand écart un peu étrange, mais c’est la seule fois de toute la série où une telle différence entre version salon et version portable se fait ressentir.
Rendez-vous en 2014, sur console HD !
Crédits
Toutes les images de l’article proviennent de Nintendo.