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Paru le vendredi 9 décembre 2022

Sonic Rivals 2 - Test

Il y a 15 ans, Sonic et ses potes rempilaient pour un deuxième jeu de courses à deux sur PSP. Jamais sorti au Japon comme son prédécesseur, Sonic Rivals 2 finit d’exploiter une recette qui n’aura pas pris aux yeux des joueurs. Dans le détail, ce second opus est-il à la hauteur de Sonic Rivals ?

Introduction

On pourrait croire que Sonic Rivals 2 est une pâle copie de son aîné, un petit jeu de course sans prétention. Sonic Rivals s’en sortait très bien dans ce domaine, et ça faisait plaisir de voir le Hérisson bleu débouler sur toutes les consoles existantes pour tenter de nouvelles choses. Sorti en 2006 pour donner une nouvelle chance à Silver, qui semblait parti dans son futur à la fin de l’opus principal de l’époque, le jeu de course offrait un gameplay intéressant, et il était logique qu’une suite voit le jour. Malheureusement, Sonic Rivals 2 ne fait pas aussi bien, et la Sonic Team préférera mettre fin au label « Rivals » dans la foulée. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Deux fois plus d’intrigues

Suivre quatre fois la même histoire dans le premier opus n’était pas suffisant. Cette fois-ci, on a huit personnages jouables ! On retrouve nos quatre héros à piques de l’an dernier, mais ils ont chacun un acolyte qui a sa propre histoire. On va le dire d’entrée de jeu, c’est du contenu artificiel et inutile, et quatre personnages auraient amplement suffit. Ici encore, les histoires de Shadow et Silver nous apportent plus d’éléments que celles de Sonic et Knuckles, et montrent un scénario sympathique et plutôt bien amené, exploitant convenablement le lore développé dans la saga depuis des années. Mais les histoires de Tails, Rouge, Espio et Metal Sonic (lui en protagoniste, ça ne s’était jamais vu) sont des répétitions des quatre premières, et il aurait été plus agréable de fusionner les scénarios par duos pour éviter ce genre d’écueil.

On se retrouve avec un kidnapping de Chao, sur lesquels enquêtent Silver et Espio. L’un parce que ce problème met en péril le futur, l’autre en tant qu’agent des Chaotix. Sonic et Tails se retrouvent sur une île isolée où les Chao auraient été emmenés, tandis que Knuckles et Rouge font équipe après que la Master Emerald ait (encore) disparu sans laisser de traces. Metal Sonic retrouve Shadow pour lui délivrer un message d’une importance capitale pour la suite des événements.

L’histoire est généralement plus immersive cette fois-ci, pour deux raisons. Les dialogues sont déclamés entièrement lors des cinématiques, et les niveaux sont représentés sur une grande map très jolie représentant l’île de façon assez détaillée. Aussi bien dans les niveaux que dans l’intrigue, on a droit à plein de références au lore de la licence : on retrouve les Chao des Sonic Adventures, des casinos géants à la Sonic Heroes (avec des graphismes très jolis malgré une trop forte accentuation des couleurs), un personnage de Sonic Rush et un niveau faisant écho à Sonic 2006 (y a-t-il un lien entre les deux ? C’est une inconsistance scénaristique de plus).

Un gameplay mal équilibré...

Une histoire agréable à suivre, c’est un gros point positif. Mais pour en profiter, il faut que le gameplay suive. Et c’est le principal problème de ce Sonic Rivals 2. Le principe du jeu est inchangé, on parcourt un niveau en simili-2D et on doit atteindre l’arrivée avant le rival. Le challenge est toujours aussi élevé, voire même réhaussé (ou alors c’est le jeu qui est mal fichu) : si le rival prend les devants vers le début de la course, il sera parfois difficile de le rattraper. Et si vous êtes premier, il n’est jamais loin derrière. Il s’agira donc de passer devant le rival dès le début et de connaitre suffisamment le niveau pour savoir ne pas ralentir.

Le deuxième niveau est celui où l’on trouve de nouveaux gimmicks de gameplay, qui demandent parfois de spammer une touche avant d’en utiliser une autre (coucou les chariots de Frontier Canyon), ce qui peut nous ralentir considérablement quand on n’a pas pris le coup de main et nous faire perdre à coup sûr. Point positif, certains niveaux ne sont plus des courses, mais d’autres missions comme de la collecte d’anneaux, ou du contre-la-montre. Une bouffée d’air frais pour ne pas systématiquement s’énerver contre le rival.

La nécessité de s’y prendre à plusieurs reprises à chaque fois est déjà frustrante en soi, mais le gimmick principal du jeu, les power-ups, ne vous aideront pas tant que ça pour faire changer le destin de la course. En théorie, gagner la course se fera en utilisant les compétences disséminées dans chaque niveau pour ralentir votre rival. Mais en pratique, l’adversaire a une IA qui lui fait traverser le niveau presque sans encombre, et votre personnage passera parfois certaines compétences sans mêmes les récupérer. On rajoute à cela que les power-ups sont moins efficaces que dans le premier jeu pour certaines : un seul ring électrifié facile à éviter, l’attaque de Knuckles n’attaque pas le rival à distance, etc.

Puisqu’on parle des compétences spéciales de chaque personnage, sachez qu’elles ne se trouvent plus disséminées sur le circuit. C’est désormais une jauge qui se remplie et permet de l’utiliser plusieurs fois à coup sûr. En théorie, c’est là aussi une bonne idée… Mais elles demandent de spammer le bouton d’action, ce qui n’est pas pratique quand on doit aussi utiliser les autres touches en même temps (pour sauter un obstacle, ou détruire un robot par exemple). On est obligé de tenir la console d’une façon différente, ce qui est laborieux, contraignant et énervant.

L’autre grand changement par rapport au premier Sonic Rivals, c’est le système de cartes à collectionner. Il est toujours présent, mais n’est plus lié à l’histoire. Le premier nous donnait des cartes au hasard, cette fois-ci chaque carte est assignée à un défi à remporter, donc on peut avoir autant d’exemplaire d’une carte à chaque fois qu’on remporte un défi (avoir 200 rings par exemple, ce qui est très facile dans ce jeu). Certaines cartes reviennent ainsi à chaque fin de course, et il faudra aller creuser dans le menu des cartes pour savoir comment remporter les plus rares.

…Et des combats frustrants

Sonic Rivals 2 nous apporte une longévité supplémentaire sur un autre aspect, en plus des huit personnages à suivre. Chaque zone a un niveau en plus, ce qui fait donc trois Actes à compléter avant l’Acte du Boss. Cette épreuve rajoutée peut varier selon l’histoire : il peut s’agir d’un combat KO, d’un match de collecte d’anneaux, de la capture d’un Chao… On a beau marteler les touches pour attaquer en premier, on se fait quand même rétamer par le rival, et c’est souvent lui qui gagne sans qu’on comprenne ce qu’il se passe. C’est l’un des pires ajouts de ce second opus, extrêmement frustrant et injuste pour le joueur (qui se retrouvera dans un état de nerf très désagréable).

Les combats de Boss ont cette petite originalité qu’on peut choisir quel personnage on veut incarner (Sonic ou Tails, Shadow ou Metal Sonic, etc). Alors que les Boss du premier opus étaient tous des arènes circulaires, certains de ceux-ci varient et sont un genre de course, à celui qui frappera le Boss six fois avant l’autre. D’une manière générale, ces combats ont l’air moins dynamiques, moins effrénés que par le passé. Et ici encore, le rival aura parfois moins de difficulté à toucher le Boss que le joueur, montrant à nouveau le problème d’équilibre global du jeu. Le Boss final, plus long, a aussi un défaut de visibilité à l’écran, à cause de nombreux effets visuels surgissant en même temps.

Conclusion

Le constat final est assez amer concernant ce Sonic Rivals 2. A cause d’un gameplay mal dosé sur l’ensemble du jeu, la difficulté et la frustration prennent le pas sur le plaisir, nous encourageant plutôt à ranger l’UMD dans sa boîte et à ressortir celui de Sonic Rivals. On se demande pourquoi certains aspects ont connu une telle régression alors qu’ils étaient bien employés dans le premier opus (les power-ups, l’IA du rival, la collection de carte moins hasardeuse). La durée de vie artificiellement gonflée par les huit histoires obligatoires et d’autres modes sympas comme la Coupe circuit ou la Course libre n’est pas un argument assez efficace pour profiter du jeu.

Reste une histoire sympathique à suivre dans des décors très (parfois trop) colorés, avec des musiques entraînantes. Si on oublie la musique d’ouverture du jeu (et du premier niveau), dont la voix est horripilante.
En définitive, on se souvient surtout de Sonic Rivals 2 comme d’un jeu beaucoup plus énervant et frustrant que son grand frère, qui lui était beaucoup plus fun.

 Merci à Kendo pour tous les screenshots !

Pour en savoir plus sur Sonic Rivals 2, jetez un coup d’œil à nos autres dossiers :
 Les paroles du thème principal

Par Di-Luezzia le 9 décembre 2022

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