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Paru le dimanche 3 janvier 2021

Sonic the Hedgehog : l’Artbook des 25 ans

Présentation

Éditeur traducteur Mana Books
Éditeur d’origine Cook & Becker (Amsterdam)
Genre Livre d’art
Parution 26 juin 2017
Réédition 5 décembre 2019
Pays d’origine Pays-Bas
Nb. de pages 280
Couverture Cartonné et relié, dos carré
Intérieur Quadrichromie, papier glacé, signet en tissu
Format 29 x 32 cm
Poids 2410 g
ISBN 979-10-355-0128-0

Cook & Becker, traduit par Mana Books

Basées à Amsterdam, les éditions Cook & Becker ont été créées en 2011 et se sont rapidement fait un nom dans le domaine du jeu vidéo. Avec la volonté de mettre en avant les artistes vidéoludiques qui ont façonné une grande partie de la culture visuelle contemporaine, l’entreprise néerlandaise a publié les œuvres de nombreux jeux vidéo célèbres, tels que The Witcher, Journey, Mass Effect, Uncharted 4 ou encore Battlefield. En 2015, ils publient une série de dessins basée sur les jeux rétro de SEGA, avant de s’attaquer à leur mascotte avec un magnifique poster qui représente tous les personnages de la licence (même les plus rares). Ce petit bijou a été imaginé par l’artiste Paul Veer, qui a travaillé sur Sonic Mania.

Conçu en partenariat direct avec SEGA, l’artbook, appelé Sonic the Hedgehog 25th Anniversary Art Book et rédigé en anglais, connait un tel succès dans le monde que les 2500 exemplaires sont rapidement écoulés. Plutôt que de simplement le réimprimer, Cook & Becker décide de republier le livre fin 2019 avec une mise à jour de 32 pages, prenant en compte des concepts et artworks de Sonic Mania et Sonic Forces, sortis eux aussi pour les 25 ans de la licence.

En France, l’éditeur Mana Books, en charge des comics IDW depuis fin 2018, en profite pour nous traduire ce superbe ouvrage, avec la mise à jour de 2019 comprise ! Ils ont déjà pu se faire la main avec des livres d’arts sur Dragon Quest, Art of Mana, ou encore Street Fighter juste avant celui-ci. On ne peut que les remercier d’avoir rendu ce livre disponible aux francophones, car il vaut vraiment le coup d’œil pour les fans du Hérisson bleu, et n’est pas excessivement cher pour ce qu’il nous propose (50€).

On a même droit à quelques pages dépliantes pour profiter des graphismes en qualité optimale

Un bel emballage, un joli contenu

Une couverture rigide, un papier glacé de qualité, une explosion de couleurs. D’entrée de jeu, le livre est beau. Et il est lourd ! Sur près de 300 pages, ça promet de nombreux artworks, et on n’a pas de quoi être déçu. Contrairement à certains artbooks, que l’on parle de jeux vidéo ou de cinéma, celui-ci ne se contente pas d’être un recueil d’images. Il nous explique l’histoire de Service Games à ses tout débuts (c’est-à-dire avec ses bornes d’arcades en 1968, avant que la firme ne se renomme SEGA ;)), et souligne le lien entre l’histoire du jeu vidéo et l’évolution de la saga Sonic. On nous parle donc de la création de la mascotte bleue, et l’on pourrait craindre une certaine redite avec les précédents livres que l’on vous a déjà présenté sur Planète-Sonic. Il faut bien dire que le passé de Sonic ne changera pas. De plus, l’artbook est publié au-delà de nos frontières, là où les autres bouquins étaient des exclusivités françaises.

L’édition collector d’origine

Le livre nous présente les premiers artworks avec une formidable mise en page, qui sait mettre en valeur son contenu. Les détails de la (méconnue ?) crise du jeu vidéo de 1982, et les efforts de SEGA pour y remédier, sont ainsi accompagnés d’un schéma technique de la Master System, et de visuels d’époque du packaging du produit. On enchaîne assez vite avec le concours interne qui a mené à la création du Hérisson, en nous faisant profiter de quelques propositions de designs parmi les 200 qui avaient pour but de déterminer à quoi ressemblera le successeur d’Alex Kidd. Un personnage pas assez charismatique pour tenir tête à un certain plombier italien. Des concept-arts déjà très rares, mais on n’a encore rien vu.

Divisé en quatre chapitres, le livre commence par nous parler des débuts de la licence, et il est très généreux pour nous montrer l’art des premiers jeux Mega Drive. Artworks officiels, concepts sur papier transparent, croquis de conception des niveaux, de badniks… On en prend plein les mirettes, sur des images jusqu’alors très rares, voir inédites. Pour couronner le tout, le livre nous offre même des pages entières de sprites, détaillant les animations en pixel art des personnages en plein jeu. Mais ce n’est pas tout ! Chaque visuel est suivi d’un petit paragraphe révélant des anecdotes intéressantes, et les annotations manuscrites en japonais de l’époque ont été traduites. Précieux !

Les concept-arts des niveaux de Sonic 1 MD

Quelques travers à revoir

Les chapitres suivant nous racontent sans rentrer le détail le passage de la saga à la 3D, et tous les jeux qui ont marqué l’ère moderne. Et c’est là qu’on vient au premier reproche à pouvoir faire à ce livre : il ne parle jamais, jamais, des revers et des échecs qu’a subi la licence au fil des ans. C’est là qu’on voit ce que donne un livre conçu en partenariat direct avec SEGA, la firme ne souhaite pas s’étendre sur les nuages noirs de la série et préfère célébrer les beaux jours. Ceux qui se contenteront de ce livre ne connaitront donc pas les complications qu’a connu le projet Sonic X-Treme, ni les difficultés financières liées à la Sega Saturn, ou encore la mésentente constante entre la branche américaine et la branche japonaise de SEGA.

La richesse du livre est certes dans la présence des graphismes, des croquis. Mais si on veut raconter aussi l’histoire d’une saga, il faut en passer aussi bien par les hauts que par les bas. Le livre compense avec la présence de rubriques spéciales sur chaque personnage principal, contenant ce qu’il faut de concept-arts et d’arts officiels, pour marquer efficacement l’évolution des designs au fil des années. Petit regret personnel, certains dessins préparatoires de personnages récents, comme Rouge ou Silver, sont un peu petits sur une page. J’aurais aimé les avoir en plus grand tant il est rare de pouvoir en profiter. L’artbook a tout de même le mérite d’en montrer beaucoup !

L’idée de Sonic 2006 ne vient pas de nulle part...

Etonnamment, l’ouvrage ne s’attarde pas beaucoup sur les spin-off, qu’il s’agisse des Riders, des Rush ou des deux Story Books (Secret Rings et Le Chevalier Noir). Sonic 2006 et Sonic Adventure ont moins de visuels que SA2, ou les derniers jeux que sont Unleashed, Colours et Generations. Ici aussi, le livre nous présente de somptueux dessins préparatoires ainsi que de très beaux artworks bien mis en valeurs. Sonic 4 et Sonic Lost World ont même droit à leur double page, ce qui pourra sembler un peu injuste au premier abord.

Les comics bénéficient d’une mention et d’un visuel de couvertures, en revanche je ne saisis pas pourquoi il n’est fait aucune mention des séries Les Aventures de Sonic, Sonic & Sally, et surtout Sonic X. Les dessins animés et les comics sont presque complètement évincés au profit des jeux. Regrettable quand on sait l’importance que ces médias ont eu dans le rayonnement de la licence dans le monde entier. Néanmoins, la série Sonic Boom est mentionnée, bien qu’il soit question d’un succès grandissant. Le show a des qualités indéniables, mais quant à parler de véritable succès… Pour ce qui est des jeux Sonic Boom, ils sont purement et simplement oubliés. Encore une fois, la licence ne revient pas sur ses échecs, aussi importants soient-ils.

En revanche, on a cette planche rarissime qui a servi à la promotion de Sonic 2 MD

Et ces 32 pages bonus alors ?

Comme nous le disions au début, la mise à jour du livre en 2019 comporte des visuels sur Sonic Mania et Sonic Forces. Là encore, le livre s’avère généreux en termes de concept-arts et d’artworks, toujours très bien mis en page. Et revoir Ray et Mighty, des personnages sortis d’un oubli de plus de 20 ans, ça fait toujours aussi chaud au cœur. La partie écrite ne tarit pas d’éloges sur le succès de Sonic Mania, mais reste muette sur le semi-échec de Sonic Forces, encore une fois. On nous parlait d’une partie dédiée à Team Sonic Racing, mais il ne s’agit que d’une double-page, et d’un seul artwork officiel.

L’artbook mentionne également le film de 2020 tout à la fin, sans aucun visuel malgré tout, et souligne par les propos de Uekawa que la constante de Sonic est le changement, ce qui garantit sa fraicheur pour encore de nombreuses années. Toute personne connaissant un minimum la licence Sonic saura qu’il n’y a pas plus vrai comme affirmation. L’ouvrage se termine avec une ludographie, où cette fois-ci aucun jeu n’est oublié, mais sans donner de détails dessus, si ce n’est l’année de sortie et les consoles concernées. Un bon guide pour récapituler plus de 25 ans d’histoire !

Pour conclure

L’artbook des 25 ans de Sonic reste un beau produit, qui a le mérite de présenter une matière inédite. Il fait preuve d’une certaine inégalité entre les jeux Classiques, les Modernes et les Spin-offs, certains n’étant même pas cités. Je suis obligé de relever une petite part de malhonnêteté dans la description de l’histoire de la saga, oubliant volontairement de revenir sur certains déboires qui ont pourtant marquer la saga au fer rouge (Sonic 2006 par-dessus tout). Alors certes, c’est un livre d’art donc ils ont dû faire des concessions. Mais dans ce cas, autant s’abstenir de parler, et de rajouter encore plus d’artworks, pour des opus qui en auraient valu la peine, non ?

Ce n’est donc pas un ouvrage ou on espérera en savoir beaucoup sur l’histoire de la licence, mais un guide pour en connaitre les base, histoire d’accompagner solidement les superbes visuels de l’œuvre, qui eux sont une véritable nouveauté dans le panel produits dérivés de la série depuis 25 ans. Il reste donc un bon investissement qui vaut son prix.

L’édition française n’a aucune aucun changement de mise en page par rapport à l’originale

Par Di-Luezzia le 3 janvier 2021

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